Communiqué

L’assemblée générale constitutive de la fédération nationale des associations amazighes du Maroc, tenue le samedi 09 novembre 2013, à Rabat a élu ses instances directrices. Les 44 membres délégués d’associations venues de toutes les régions du Maroc élus au conseil fédéral, ont procédé à l’élection d un coordonnateur qu’ils ont chargé de composer le bureau fédéral comme instance exécutive de la Fédération.
Les travaux de ce congrès dont la séance plénière a été ouverte à la presse et aux médias ont abouti à des résolutions d’ordre culturel, organisationnelle et stratégiques ;

I- Au niveau international :

Le recul de la situation des droits humains et de ceux des peuples. Nous constatons avec beaucoup de regret que ce recul est en fait le résultat évident des glissements vers plus de militarisation, plus de conflits armés et surtout plus de terrorisme religieux qui caractérise l’évolution du monde dans lequel nous vivons.
C’est aussi le résultat du renforcement des pouvoirs, déjà exorbitants, des entités financières internationales au détriment des libertés individuelles et collectives, au défriment des cultures et des identités spécifiques des peuples, de leurs économies et de leurs modes d’organisation sociale.
L’adoption de politiques de privatisation des terres appartenant aux collectivités locales et nationales. Explique la menace dangereuse qui pèse sur les conditions de vie dignes et honorables des citoyens marginalisés par les pouvoirs en place.
Ce qui aggrave la situation du chômage, provoque le laxisme matériel, encourage la prédation de l’environnement et des richesses naturelles, l’élimination et la marginalisation des identités culturelles, l’occultation forcée des droits culturels et linguistiques des peuples.
Les nombreux soulèvements et les rébellions populaires notamment en Afrique du Nord, au Sahel et au Moyen Orient ne sont que Les résultats de cette situation, intenable et injuste. Ces soulèvements qui ont donné naissance à des forces de libération nationales décidées à prendre en mains leur devenir et à instaurer la démocratie et la liberté. L’avenir de ces mouvements populaires apportera sans doute beaucoup plus de respect de la dignité de la personne humaine et contribuera à son épanouissement tout azimut.
De nombreux régimes dictatoriaux sont abattus, humiliés et chassés. Les acteurs de ces changements radieux et incroyables, il y a à peine quelques années, ont tous en commun : Le courage et la détermination ! Ils se sont tous libérés de la PEUR !
Cette peur qui est synonyme de l’asservissement et de l’esclavagisme, cette peur qui a humilié et asservi leur prédécesseurs, a été, à jamais, délogée de leur subconscient ! Voilà la victoire basique des soulèvements et des rébellions qui ont commencé à faire peur aux dictateurs, aux hégémonistes et aux colons en Afrique du Nord, au Sahel et au Moyen Orient!
Les revendications légitimes relatives à l’identité culturelle et linguistique se poursuivent et deviennent des exigences premières des peuples concernés.
Ces constats brillent par une adhésion intense et générale des amazighs aux soulèvements de révolte et de rejet qui ont secoué la Tunisie, la Lybie, l’Egypte et le Sahel ainsi qu’aux protestations que connaissent, périodiquement, l’Algérie et le Maroc.

II-Au niveau national

Le Maroc, certes, n’est pas à l’écart du mouvement politique et social qui se déroule au niveau international et régional. Au contraire, le Maroc vit, à l’ombre de ce mouvement, un instant historique qui se distingue par des contestations de masse spécialement encadrées par le  »mouvement du 20 février », une nouvelle rédaction de la loi fondamentale du pays qui a retenu l’officialisation de la langue amazighe, dans son propre pays, faut-il le rappeler!
Officialisation conçue de la manière la plus obscure, ne faisant nullement allusion à une réhabilitation de la langue éternelle des Africains du Nord(Tamazight) ; Une reconnaissance officielle suspendue de surcroit à une procédure aléatoire et pétrie d’inconnus!
Cependant, la volonté, grossièrement voilée, des responsables, de poursuivre aveuglément l’occultation et la marginalisation de la langue de 30 millions de marocaines et de marocains, le piétinement des projets de son intégration dans les espaces de l’information, de l’enseignement, de la justice, de la fonction publique, le préjudice affligé aux valeurs de l’égalité linguistique…
L’assemblée générale constitutive de la fédération nationale des associations amazighes, eu égard à ce qui précède, porte à la connaissance de l’opinion publique internationale et nationale ce qui suit:

  1. Son soutien au mouvement populaire qui œuvre pour l’instauration de la liberté et de la démocratie et qui soutient inconditionnellement les revendications démocratiques et modernistes de tous les Amazighs(es) du monde et de tous les mouvements d’émancipation et de liberté.
  2. Son refus intégral de toutes les formes d’exploitation qui existent toujours dans notre pays et sa forte condamnation de toutes leurs sources de soutien pour la responsabilité qu’elles endossent dans l’état des lieux qui se distinguent par la misère, la corruption, le laxisme, l’impunité, le passe-droit, la prostitution et l’irresponsabilité. Son exigence d’arrêter et de présenter à la justice les emblèmes de la corruption et du laxisme ainsi que les responsables des crimes économiques, politiques et culturelles.
  3. Considère que la forme de l’ actuelle constitution ne répond nullement à nos aspirations et rappelle son rejet de la conception volontairement obscure de la constitutionnalisation de l’AMAZIGHE et sa détermination à continuer d’exiger une attention toute particulière à l’identité culturelle des Marocaines et des Marocains avec tous ses supports et de prendre les mesures appropriées mais réelles pour la protéger en créant, notamment, les conditions nécessaires pour l’intégrer dans les espaces de la vie publique quotidienne.
  4. son rejet de la méthode et du principe adoptés (imposés) par l’IRCAM dans son fonctionnement et sa production, et du style qu’il utilise pour gérer le dossier de l’AMAZIGHITE. Demande à l’état marocain de créer une instance nationale, indépendante et dotée de larges pouvoirs et d’un budget confortable, sans aucune gérance extérieure , pour prendre en main et en charge le dossier de l’amazighité et le faire aboutir dans les meilleurs délais et les meilleurs conditions afin permettre à l’amazighité de sortir du labyrinthe dans lequel ses ennemis l’ont ensevelie.
  5. Demande à l’état marocain de respecter ses engagements internationaux en ce qui concerne les droits humains et l’approbation des protocoles facultatifs et à leur tête le protocole relatif aux droits économiques, sociaux, culturels et l’accord-engagement de mettre fin à toutes sortes de ségrégation raciste et enfin l’approbation de la loi du tribunal international
  6. Demande aux autorités marocaines de cesser toute restriction et toute obstruction visant les libertés individuelles et collectives et de libérer l’information publique et les détenus du Mouvement amazigh ainsi que tous les détenus politiques qui sévissent dans les prisons marocaines.
  7. Invite les composantes du mouvement amazigh, en particulier, et du mouvement démocratique et laïque, en général, à amplifier les initiatives de revendication et de poursuivre le combat de masse et des institutions, en vue de construire un état civil et démocratique, dans le cadre d’un Maroc fédéral doté d’une constitution qui consacre la séparation des pouvoirs de l’état de la religion.

Rabat le 09 novembre 2013

Previous Communiqué du conseil national Fédéral de la FNAA, réuni en session ordinaire, le 15 novembre 2014

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